Un ange, je vous dis…

Je vais vous parler d’un ange, un ange pas comme les autres. Il hante les morgues et les couloirs tristes. Il se nourrit de thon en boite, de pommes et de pain de mie… Et j’oubliais : de thé!

Le film c’est « Une belle fin » de Uberto Pasolini, (The full Monty, ça vous parle?) Pasolini est le neveu de Luchino Visconti, pas mal non?…

 

Une belle fin affiche

Comparé aux autres c’est un ange plutôt tristoune d’apparence, c’est un Personnage à mallette, un Magritte dupliqué à tant d’unités.

On ne le voit pas, on le confond. Dans la rue, sur les trottoirs mouillés, au fond des bars, il est ton sur ton. Il détonne pas. Il déconne pas. Il est suranné. Il est bien élevé (c’est dire s’il est dépassé!). Il n’est d’aucune époque et de toutes en même temps. Il est de tous les temps, c’est ça son secret.

Mais son plus grand secret, c’est l’amour. De son métier qu’il dit (tu parles!) l’amour tout court, l’amour des gens. L’amour des morts -qui sont « des gens » toujours, n’est-ce pas ? Enfin pour ceux qui ont encore des yeux de vivants.

Une belle fin album photo

C’est un petit monsieur sans avenir, sans passé. Dépassé tant qu’on voudrait le secourir, si fragile… si tenace en vérité. Il cherche les preuves de vies chez des êtres morts en solitaires, seuls sur terre. Oui, mais ça ne lui convient pas ça à lui. Lui, il veut un peu de chair, un peu de joie autour de tout ça. Le petit homme triste et coincé en amène un paquet. Bien plus que son statut d’employé ne le lui demande. Il en fait plus parce qu’il aime les autres, parce qu’il aime la vie!

Toujours se méfier des anges qui sont fondus dans le béton, qui sont liés à la marée humaine, ceux qu’on remarque pas, ceux qui s’embêtent pas avec des ailes et toute l’Armada. Ceux qui se lustrent pas les plumes et le poil, ceux qui se regardent pas le nombril, ceux qui font leur métier d’ange, sans jamais rentrer dans le circuit. Ceux qui peuvent soudain muter, avoir un geste de folie. Douce folie, douce, toujours…

Oh, je vous ai pas dit son nom c’est Mr May (prodigieux Eddie Marsan!!), il m’a parfois fait penser à Forrest Gump par son impact- sans paraître y toucher- sur l’humanité approchée lors de ses différents trajets, dans sa capacité à se métamorphoser aussi. Mais il aimerait pas, Mr May, être comparé à une star. Non, juste être ce qu’il est, et encore.. Juste un rai de lumière sur une photo jaunie qui sous ses doigts soudain revit…

Une belle fin gare

Oh, je vous ai pas dit, vous pouvez le voir sur tous les bons écrans derrière les lasers et les navets pas frais.

Oh, je vous ai pas dit: elle est quand même belle la vie quand de tels êtres la peuplent… Il y en a peut-être autour de vous, regardez bien la prochaine fois: un petit costume gris un gilet pas sexy, qui mange du thon mais peut parfois décoller, on sait jamais!!!

En attendant, courez vers cette belle parenthèse si elle passe non loin de chez vous. Après lui, on se sent léger , si léger. Meilleur en vérité, tant il nous a ouvert la porte d’entrée vers….

Une belle fin allongé dans l'herbe

 

Avec ou sans ailes, portez-vous bien !

 

a-de-arman (2)

 

 

 

 

Camille