Se défausser
Ne pas jouer à la marelle,
Hirondelle
Ne jamais être là où l’on se sent appelée
Victime assurée,
Victime assumée.
Le rôle est si connu
Si bien joué
Si cousu de fil gris
Minnie petite souris
A même le derme tricoté….
Décevoir pour ne pas être déçue
Cisaillée par mille couteaux de verre
Blesser qui vient vous secourir
Juste par habitude du pire
Juste par confort
Jouir d’être délaissée
Jouir de ne pas être aimée.
Alors….
Il est temps
De sortir de derrière l’arbre
Où l’on était cachée
Par habitude
Lassitude
Il est temps
D’entrer dans la ronde
Etre libre
D’être
L’enfant vivant
Celui que l’on n’a pu être
Dans la Vie d’avant
Mais aussi….
Rester dans le cocon
Tant que l’on est pas allé au bout
Du fil à dérouler
Mais aussi….
Descendre aux Enfers
Migration
Se laisser tomber dans nos profondeurs
Gouffres sans velours
Là où tout est resté englué,
Engrammé
Depuis des éternités
Des éthers mités
Laisser couler le flux des sangsues
Tournoyer avec nos peurs
Nos douleurs
Nos vertiges
Nos verticalités enchaînées
Transpercer les illusoires images
Mirages de carton
Que l’on a trop aimés
Conservés dans nos boîtes en fer blanc
Tout au fond d‘un grenier
Pas toucher, pas jeter!
Alors
Enfin
Au coeur du vide
Danser sans fin
Vahinés, derviches,
Transes singulières
Se laisser pétrir par l’air
Se laisser faire
Alors,
Terre et eau
Feu et air
Éther
Unis en nos êtres,
Renaître.
Camille Arman