Voir une pièce une seconde fois est un pari dangereux. On s’expose à la déception, même si l’appel est fort ! Avec « Le Journal d’un fou », aucun risque. La performance d’Antoine Robinet s’est affinée, nuancée, approfondie (oui, cela était donc encore possible !!).
Le rapt du spectateur s’effectue d’emblée.
Le regard ! Oui, mais pas que !!!
Cet acteur possède la grâce infinie d’un danseur, l’émotion s’insinue jusqu’au bout des doigts, transpire dans tous ses tressaillements d’épaules. Nous assistons transis à la naissance d’un incendie qui, de feu de broussaille, se rugit en volcan… avant que de se mourir en lave incandescente, si prenante…
Il a cette capacité rare d’amener le spectateur au maximum d’une transe partagée…Et je vous jure que l’impact en a cloué plus d’un sur son siège… atteint en plein plexus, comme moi !
Ce que j’aime chez Antoine, c’est ce travail permanent, cette intransigeance vis-à-vis de soi-même. Cette non-complaisance…
Bravo encore et encore, c’est ce théâtre, c’est cette humilité, c’est ce travail que nous voulons, appelons. C’est ce partage au sommet qui relie les êtres au plus profond d’eux-mêmes… C’est ce dont nous avons immensément besoin, soif et faim !!
Le texte de Gogol oui ! Mais donner tant de vibrations, d’humanité et de chair à une nouvelle de 1834, il fallait le faire !
Courez vite voir ce fou génial qui vous entraîne dans sa ronde, vous fait passer par tous les arcs-en-ciel de l’âme humaine !
Courez-y, ça vous éclaboussera de vie !
Camille Arman
Théâtre Le Guichet Montparnasse 15 rue du Maine 75014 Paris
Résas 01 43 27 88 61
du 29 janv. > 20 mars 2016
vendredi 20H30
samedi 20H30
dimanche 16H30
Durée : 1H00