#ANNÉES FOLLES

#ANNÉES FOLLES

Dans l’écrin chaleureux de L’Aktéon on pénètre tous… à la queueleuleu. On s’assoit sagement. On se rince du dehors, on éteint les parasitages, on se prépare au décollage. Voyage au dedans.

Deux énergumettes arrivent, prof et assistante pour du beurre. Elles déclinent l’alphabet deleuzien au gré de leurs humeurs… musicales. On commençait à sourire gentiment à coup de pastilles vichy circulant dans les rangs, on se surprend à être bien, coulés dans un cocon douillet qui jazze et qui swingue on ne peut mieux.

On rend visite à Satie, à Gatsby et c’est magnifique, Chanel et Cocteau passent, Picasso se prélasse et j’en passe… Rythme, paillettes, boa et cigarette, allez roulez ! C’est parti pour le grand huit des folles années !annees folles akteon

Un bœuf en duo sous les toits de Paris la nuit ; anecdotes, complicité, whisky. Le duo se complète à merveille, la brune (Juliette Pradel) à la voix puissante, la blonde pétillante ( Anne Cadilhac) au piano. On se laisse embarquer par ces ritournelles sans prétention. Elles font du bien aux cerveaux lestés du plomb des nouvelles. Nouvelles pas si nouvelles, krach boursier, affaires, corruption… Un siècle a passé ? ah bon !

Temps poubelle, ciel de souris au dehors. On ressort, joyeux. Soleil éclatant et ciel bleu accroché au coeur de la nuit parisienne, un reste de folie s’agrippe à nos veines.

C’est une plume de boa enfuie.

 

Camille Arman

du 12 janvier au 24 mars.

Vendredi et samedi à 20h Relâche le 20 Janvier.

Résa AKTEON :01 43 38 74 62

Chrysalide, extrait.

« De cette période, ne lui reviennent que des bribes, morceaux de puzzle éparpillés, lâchés au fil des jours le long du long couloir morne, sur le carrelage atone de sa cellule de détention, briques nues. Petit poucet devenue. Plus du tout prêt pour la bataille, perdu.

De cette période ne lui reviennent que ces petits cailloux illusoires d’heures vécues par une autre qu’elle, son double anguleux, souffreteux. Ce funambule ayant perdu l’équilibre, toujours entre deux mondes, entre deux ombres. Marionnette sombre, celle qui sait faire la bête, afin de laisser l’ange dormir tranquille, au fond de sa tête.

De cette période, elle n’a rien gardé. Tout déchiré, tout brûlé. Cartes, photos, cahiers, dans un grand feu de joie, en plein bois. Quand elle avait cru, plus tard, que parce que l’on est amoureuse, le malheur ne palpite plus en soi.  »

Chrysalide, Camille Arman 2012

Un joli thème pour ce livre :